JEANNE D'ARC

Au village de Domremy, Jeanne « de chez nous »...



Chaque année 30 000 pèlerins et visiteurs passent au village natal de Jeanne d'Arc : un cadre de paix, en bord de Meuse. On y honore la « Pucelle de France » dont l'héroïsme est bien connu, mais dont la sainteté vaut d'être redécouverte selon un article de Pierre-Yves LE PRIOL, dans le journal "LA CROIX" et dont ne nous donnerons que des extraits ( question de droits!!!).

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(......)Le voici donc le doux pays de Haute-Meuse où naquit Jeanne d’Arc, dans l’ancien diocèse de Toul, vers 1411 ou 1412. Son village de Domremy n’est toujours pas en vue. Mais en longeant la rivière « encore enfant » qui y conduit et qui musarde à travers les prés fauchés, entre saules et peupliers, on sent d’emblée qu’on va s’y sentir bien. Pour un peu, on se croirait arrivé dans le vert bocage breton ou normand ! La source de la Saône est proche, qui s’écoule vers le Midi et la Méditerranée ; de même celle de la Seine, qui verse au couchant et vers la Manche.

Mais, depuis le château d’eau qu’est le plateau de Langres, c’est bien ici une terre que tout tire vers la mer du Nord et l’Europe septentrionale, par cette vallée de la Meuse qui ouvre une échappée en direction de l’Argonne, puis des Ardennes, de la ville wallonne de Liège et enfin, tout à l’aval, des Pays-Bas. Bien s’imprégner de cette géographie particulière, aux confins de la Lorraine et de la Champagne, sur le seuil de Bourgogne, pour tenter de saisir ce qui s’y passa d’extraordinaire durant la guerre de Cent Ans : une jeune « pucelle », née en ces confins du royaume de France, près de la petite place forte de Vaucouleurs, se leva un beau jour pour aller combattre contre la « grande pitié » suscitée par l’occupation anglaise et bourguignonne.(.......)


Il y a le point de vue historique que l'Eglise catholique considère comme une intervention divine et dont nous respectons l'interprétation, malgré les études révisionnistes multiples qui nous donnent une autre figure de Jeanne.(.....) Elle ne serait pas d’ascendance populaire mais royale, forcément, fille adultérine de la reine Isabeau de Bavière. Elle n’aurait pas même trouvé la mort sur le bûcher de Rouen, dont on l’aurait soustraite au dernier moment, dans la fumée, et elle aurait survécu (........)
Toute interprétation différente de l'officielle n'enlève rien à l'incroyable chevauchée de cette femme hors du commun qui changea certainement la destinée de la France....

(........) « Jeanne de chez nous »… Nous serons rassurés, pourtant, dès l’étroite Meuse franchie et les pieds posés dans ce village de 167 habitants. Car les gens d’ici revendiquent, comme leurs ancêtres qui témoignèrent au XVe siècle, et comme le disent encore leurs pieux cantiques, une « fille ardente » et « au grand cœur ». Ils le savent bien puisqu’elle passa en ces lieux 17 de ses 19 années d’existence, au temps où il se trouvait encore des vignobles sur les coteaux et où on y produisait un petit vin gris, réputé fort aigre. D’ailleurs, rappellent-ils au besoin, la « Pucelle de France » est l’une des personnalités les mieux connues de son époque : grâce aux chroniques écrites à son sujet, mais surtout à ses deux procès de condamnation (1431) et de réhabilitation (1456) dont tout un chacun peut lire les attendus.

Oui, assurent-ils, non sans fierté, c’est ici que commença l’une des plus belles épopées de l’histoire de France. Elle devait conduire au sursaut du dauphin Charles, à Chinon, puis au sauvetage inespéré d’Orléans et surtout au sacre royal de Reims. C’est donc bien à cette source originelle qu’il faut venir boire, en Pays barrois (de Bar-le-Duc), afin de prendre la mesure d’une période si cruciale pour l’existence même du pays. Arpenter cette terre de frontières, alors repère de « rouliers » et de bandits, axe de passage obligé entre le puissant duché de Bourgogne (rival du royaume) et ses riches possessions du Hainaut, du Brabant ou des Flandres.(......)

(........) Humainement, ce que fit Jeanne est assez « incroyable »

Car vers 1430, l’occupation anglaise ne menaçait pas seulement l’existence même du royaume, elle suscitait également la misère du peuple. Un théologien originaire de la région, le P. Jean Colson, l’a explicité naguère dans une excellente brochure (........) intitulée La Voix de Dieu dans un terroir : « Ce que Dieu défend en semblant prendre fait et cause pour le dauphin de France, qui n’est pas un saint, ce n’est pas une forme de régime contre un autre, ni une nation contre une autre ; mais c’est un certain idéal de justice, surtout à l’égard des plus faibles. » (.......) Cette idée d’une intervention divine dans le déroulement de l’Histoire peut choquer, même des chrétiens. Là encore, le P. Colson se fait convaincant : « Le Dieu de la Bible se révèle dans l’histoire des hommes et le mystère de Jeanne s’insère dans cette révélation divine à travers l’événement. » (......)

(......) Même prise dans sa cuirasse, comme la statuaire la représente trop souvent (20 000 statues d’elle existent à travers le pays, sur les places et surtout dans les églises), la fille lorraine n’est pas une femme de guerre. C’est une fille de paix « dans un monde de soudards », précise Mgr Jean-Paul Mathieu ; et conduite malgré elle, après l’appel de ses voix, à faire la guerre : « Va, fille de Dieu, va ! »

 

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Historique complémentaire à consulter dans


HERODOTE

 

Biographies
Jeanne Darc (ou d'Arc)
6 janvier 1412 à Domrémy (Lorraine, France) - 30 mai 1431 à Rouen

1429 ! La France est endeuillée par la guerre contre les Anglais que l'on appellera plus tard «guerre de Cent Ans». Quand Jeanne d'Arc se présente à Chinon devant Charles VII, que l'on appelle par dérision le «petit roi de Bourges», personne n'est prêt à parier sur cette paysanne illettrée de 19 ans qui prétend restaurer la monarchie capétienne. Cette dernière n’a plus d’autorité que sur le centre et le sud du royaume. L'ouest et le nord, y compris Paris, sont ralliés au roi anglais.

La jeune paysanne de Domrémy rend confiance au roi, se met à la tête de quelques troupes, délivre Orléans assiégé par les Anglais et, fort intelligemment, convainc Charles VII de se faire sacrer sans délai à Reims pour consolider sa légitimité. Abandonnée quelques mois plus tard par le roi qui n'a plus besoin d'elle, elle est capturée à Compiègne et brûlée vive comme sorcière à Rouen.

Événements
Jeanne d'Arc rencontre le roi à Chinon
Le 25 février 1429, Jeanne d'Arc rencontre Charles VII à Chinon. Elle le reconnaît bien qu'il ait feint de se dissimuler dans la foule des courtisans...
Jeanne d'Arc délivre Orléans
Le 8 mai 1429, les Anglais lèvent le siège d'Orléans après que Jeanne d'Arc fut montée à l'attaque de leurs lignes...
Jeanne d'Arc prisonnière
Le 23 mai 1430, Jeanne d'Arc est faite prisonnière devant Compiègne.
Jeanne d'Arc est brûlée vive à Rouen
Le 30 mai 1431, Jeanne d'Arc est brûlée vive comme relapse sur la place du Vieux-Marché, à Rouen...
Jeanne d'Arc victorieuse à Patay
Le 18 juin 1429, Jeanne d'Arc remporte à Patay sa première victoire sur les Anglais.
Jeanne d'Arc lève le siège de Paris
Le 2 septembre 1429, Jeanne d'Arc renonce à enlever Paris aux Anglais. Elle lève le siège de la ville.
Charles VII est sacré à Reims
Le 17 juillet 1429, Charles VII est sacré roi de France à Reims. Grâce à Jeanne d'Arc, le «petit roi de Bourges» renoue avec la tradition capétienne du sacre...
La guerre de Cent Ans prend fin à Castillon
Le 17 juillet 1453, l'armée du roi de France se heurte à un corps expéditionnaire anglais sur les bords de la Dordogne, près du village de Castillon. Les Français commandés par Dunois et les frères Bureau l'emportent sur les troupes du général Talbot, comte de Shrewsbury, en particulier grâce à leurs bombardes. C'est la première fois qu'est employée l'artillerie sur un champ de bataille. La victoire française survient 23 ans jour pour jour après le sacre du roi Charles VII sous la bannière de Jeanne d'Arc...


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Jeanne d’Arc : vérités et légende par Colette Beaune

La protestation d’une historienne en colère !

 


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Audio intéressante de la rédaction Canal Academie

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